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Si il n’en reste qu’un… Je serai celui là!!!

Il est de coutume en matière de speed mélodique de dire qu’après le retour majestueux du true speed à claviers des années 1990-2000, la scène est entrée dans un trou d’air, un passage à vide, un reflux au profit d’autres styles, d’autres scènes.. Il est temps de revêtir mon armure de lumière pour jeter des yaourtières aux antisyndicalistes et asséner quelques contre arguments à ce cliché. En tant que fan je n’ai pas perçu de recul, chaque année apportant son lot d’espoirs, de surprises et de pépites. Le déclin perçu est plutôt celui de grandes formations (Edguy, Angra, Stratovarius, Sonata Arctica..) qui n’ont pu se maintenir à un niveau créatif ou ont dû abandonner le filon mais les majestueux Magic Kingdom, Derdian, Nautiluz, Dragonland, Thy Majestie (parmi bien d’autres) ont régulièrement égayé le monde de leur production enfiévrées. La scène a même vu éclore le dernier grand du metal Rhapsody et pourrait, sur le plan du nombre de groupes et de la créativité (pas sur la vente d’albums) reprendre la maxime de Tina Arena : « Alleeeeer pluuuus hauuuuut » (le fameux Higher de Reinxeeeeeeeeeeeed)
Mais telle une bougie dans la nuit des scènes moins inspirées, le speed comme la Révolution peut se comparer à une bicyclette: Quand elle n’avance pas elle tombe (Ernesto Guevara) et qu’il est bon de voir des jeunes formations persévérer dans la voie de l’excellence.

Entretenir,la flamme, reprendre le flambeau, renouer avec le passé: voici le noble objectif des fringants Suédois de Twilight Force. Plus qu’une mission, une cause d’utilité publique et on peut dire que nos sympathiques jeunes musiciens savent planter le décor.
La pochette au visuel caricatural d’heroic fantassy naïf a pour mérite d’annoncer la couleur et de signaler à l’explorateur du net ou des bacs’(si il en existe encore)que cet album ne contiendra aucun Growl décérébré. L’heroic fantasy est propice aux fresques échevelées épiques et le groupe a même soigné son apparence de scène avec des photos délicieuses dans le livret (vous savez le petit cahier qui accompagne un CD :p)



Regardez comme ils sont beaux, épées, capuches médiévales, manteau fourré de berger landais et, le nec plus ultra, oreilles pointues mi-elfiques mi-vénusiennes en double hommage aux créatures des forêts et à l’inoubliable capitaine Spock de Star Trek. Voilà la clé de Twilight Force:ces oreilles pointues!! A la croisée de la fantasy médiévale et de la Science-Fiction futuriste comme le Yin et le Yang du speed mélodique, leur premier album Tales Of Ancient Prophecies se pose en manifeste Power Speed à claviers qui fera date.

Inutile de tergiverser, amis lecteurs, vous avez déjà lu la note olympienne de ce disque(la prochaine fois je vous la ferai deviner par une charade) et nous avons affaire au meilleur espoir de la scène pour 2014. Tales Of Ancient Prophecies, c’est 36 minutes condensées d’enthousiasme, de fraicheur et de dynamisme à la vitalité inversement proportionnelle à celle de François Fillon. Pas de fioritures, les titres s’enchaînent sans AUCUN TEMPS MORT! Je sais que l’expression peut paraître galvaudée mais là, le premier succès de Twilight Force est d’avoir su créer un album très relevé et percutant dont l’impact s’apparente à une déclaration, celle de la Renaissance du Power Speed qui plaque dans la boue par lot de deux les amateurs de sucre canderel.

Toute la gamme des compositions y passent: Les tubes manifestes, déflagrations épiques comme une chevauchée au rythme endiablé qui se trouvent toujours en ouverture d’album. Le clavier brille de mille feux dans des compositions où il apporte les mélodies enjouées, néo-classiques entêtantes. Ici Enchanted Dragon Of Wisdom éclate tout simplement à l’oreille comme un bouchon de champagne jaillissant hors de son contenant. Plus qu’une introduction ce titre exultant est marqué au fer rouge par la notion la plus indispensable en musique, le plaisir. L’envie communicative de se faire du bien en collant aux recettes du genre imprègne chaque morceau d’où des hommages en forme d’emprunts ou d’influences à Stratovarius (Fall Of The Eternal Winter), Sonata Arctica (Whispering Winds)et surtout Rhapsody Of Fire (pour le titre pastiche des italiens Sword Of Magic Steel avec pipeaux, clavecins, intonations de troubadours médiévaux).

Le chant de Christian Hedgren contribue beaucoup à cette réussite: Dynamique, inspiré qui ne rechigne pas aux montées dans les suraigües en mode falsetto (qui m’évoque furieusement les performances jouissives de Pathfinder) il apporte l‘entrain indipensable et la palette technique essentielle au genre( Fall Of The Eternal Winter). Je n‘ai pas entendu une montée en, des Ohohohhooh depuis des lustres et ça fait autant de bien que de décapsuler une bibine après un but de Blaise Matuidi. Les interludes narrés naifs et caricaturaux (mais bon si Christopher Lee ne parvient pas à donner de la majesté à cet exercice qui y arrivera?) donnent encore une fraicheur à l’album par le second degré, la dérision (In The Mighty Hall Of The Fire King :p) d’un exercice quasi parodique qui effraiera les deatheux mais qui ravira les amateurs d’un metal qui ne se prend pas au sérieux.


Aucune faiblesse pour un excellent premier album. Le plus dur dans le Speed étant de durer, combien de groupes-météores se sont pulvérisées dans l’incandescence d’un premier album jamais égalé par la suite (Cardiant, Seven Seraphim, Time Requiem, Opus Atlantica….) on espère que cette qualité se maintiendra. Mais qu’importe, profitons du jour présent et ce Tales Of Ancient Propecies qui étincelle comme une promesse.

0 Comments 30 juin 2014
Whysy

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