Vous recherchez quelque chose ?

Shades of Deep Purple a remporté un certain succès, notamment grâce au single "Hush". Cependant, les concerts sont loin de transformer l'essai et l'engouement autour du groupe n'est pas forcément celui espéré. Qu'à cela ne tienne, Deep Purple retourne fissa en studio pour lui donner un successeur.


The Book of Taliesyn

Et comme on ne change pas une stratégie gagnante, le groupe nous ressort un mélange de morceaux personnels et de reprises. Cette fois-ci, "Ike & Tina Turner", "Neil Diamond" sont revisités, ainsi que "les Beatles" à nouveau. Avec un total de huit morceaux, dont ces trois reprises et deux instrumentaux, on sent que tout cela a été fait dans l'urgence et qu'il fallait battre le fer tant qu'il était encore chaud !

Au niveau des reprises, le choix est assez judicieux et suffisamment bien interprété pour que cela ne dénature pas le propos du groupe. En cela on retrouve cette qualité déjà présente dans l'opus précédent : même pour une reprise, Deep Purple se l'approprie sans que cela ne choque. Ainsi Kentucky Woman se veut la caution "rentre-dedans" de l'album, exposant la facette enjouée du groupe tandis que We Can Work it Out rappelle que pour le moment, "Deep Purple = pop", pop psychédélique (tous ces claviers !!!) certes mais pop tout de même. Par contre, le pourquoi du comment du jumelage de ce morceau à Exposition (pas une reprise) reste à expliquer. Instrumental endiablé qui continue de montrer les talents d'impro et de délire de ses membres, Blackmore et Lord en tête, il précède donc We Can Work it Out au sein de la même piste sans que ce soit réellement justifié mais bon...



Et choix étonnant de prime, l'album se termine avec River Deep, Moutain High d'"Ike & Tina Turner", longue pièce de dix minutes. En effet, clore la face B avec une reprise aussi longue ne se voit pas tous les jours. Mais son caractère hétérogène (au niveau ambiances tout y passe !) vient une fois de plus appuyer le côté caméléon du groupe qui arrive à faire sonner les morceaux des autres comme les siens.

Et pourtant, ce n'est pas pour cacher une quelconque carence de composition. Car il n'y a absolument pas à rougir de ce côté là. En tête de gondole, Wring that Neck qui connaitra encore de beaux jours par la suite, instrumental chaloupé et véritable ode au talent de Jon Lord et Ritchie Blackmore. Et comme on n'aime pas se répéter, chacun des morceaux explore des contrées différentes, des rythmes soutenus avec Listen, Learn, Read On, étrange morceau mélancolique avec Shield qui se perd un peu avec des percussions hors-sujet, ou encore Anthem, une ballade sans grand relief montrant encore qu'à l'époque Deep Purple ne sait pas toujours éviter de tomber dans la gadoue.



Après, que dire de réellement pertinent sur cet album qui se veut la stricte continuité du précédent ? Pas grand chose si ce n'est que Deep Purple affirme son style (en même temps, six mois d'écart avec le premier album...), ne se remet pas encore en question et témoigne d'un énorme potentiel pas toujours exploité. Ni meilleur ni moins bon, "The Book of Taliesyn" se veut dépositaire d'une époque révolue et aide à poser les bases de quelque chose de bien plus gros, mais nous n'y sommes pas encore !

Comme avec "Shades of Deep Purple", nous retrouvons des morceaux bonus qui ne changeront certainement pas la face du monde : un inédit "Oh No No No" guilleret en phase avec son temps mais qui a plutôt mal vieilli ainsi que trois titres "live" enregistrés quasiment dans les même conditions et au même moment que ceux de l'album précédent. Du coup, le son n'est pas terrible et la prestation manque encore de puissance pour pleinement convaincre. Assez symptomatique d'un groupe qui à l'époque peine à s'imposer sur les planches...

Line-up - MK. I :
Rod Evans - chant
Ritchie Blackmore - guitare
Nick Simper - basse
Jon Lord - claviers
Ian Paice - batterie

0 Comments 19 juillet 2013
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus