En 10 ans d’existence les Allemands de The Other n’ont pas chômé, pas moins de 5 albums garnissent la discographie du groupe d’Horror Punk et la réputation dans ce style, il est vrai peu représenté, n’est plus à faire. Deux ans après New Blood voilà qu’arrive The Devils You Know pour prouver que les héritiers du genre, c’est eux et personne d’autre.

Bizarrement, ce qui saute aux oreilles lors de la première écoute de The Devils You Know c’est le timbre le la voix du chanteur Rod Usher. L’ombre de Michael Poulsen semble planer au dessus des lignes vocales. Mais la comparaison tient peu de temps avant qu’on ne découvre un chanteur qui trouve ses marques. Finalement, on est plus proche d’un Glenn Danzig que de Volbeat. Et d’ailleurs musicalement c’est la même chose. A mi-chemin du Punk de Misfits et du Hard Rock de Danzig ,The Devils You Know est pris entre deux feux. Ce qui restera finalement son principal atout mais aussi son principal défaut.

Parce qu'il manque quand même un semblant de folie dans la musique des teutons pour que ce disque se pose en incontournable. Pas assez Punk pour être catchy, pas assez Hard Rock pour être violent, on se retrouve un peu dépourvu quand il s’agit d’énoncer les qualités de cet opus. De savoir faire le groupe n’en manque pas : le disque même s’il se révèle long en terme de durée n’est jamais (trop) rébarbatif, grâce à des chansons courtes et facilement reconnaisables. L’écoute se passe de façon admirable (malgré quelques longueurs sur la fin) mais sans réel moment fort.

Car si on prend du plaisir tout au long de The Devils You Know, The Other a du mal a vraiment faire mouche une bonne fois pour toute. Je ne demande pas forcément un "Last Caress" ou un "Mother" mais il manque quelques tubes pour que l’album décolle véritablement. Là un refrain entraînant ("My Home Is My Casket"), ici un pont réussi ("Fright Night"), ailleurs un riff qui rock ("Puppet on a String", "In My Veins") mais jamais au sein d’une seule et unique composition. Difficile de sortir une chanson du lot pour prouver la qualité du groupe à un auditeur lambda, l’ensemble reste un monolithe homogène qui se révèle être un vrai problème quand à la durée de vie du disque.

Dans un style aussi catchy et entraînant il faut des chansons fortes pour fédérer ses fans autour d’un hymne et dans le cas de The Other c’est raté. The Devils You Know est de ces albums qui s’écoute en fond sonore mais dans le genre joué par le groupe c’est trop peu pour considérer l’album comme une réussite.

Pourtant la forme n’est pas en reste, notamment la production qui n’écrase pas le son du disque par un seul et unique instrument. L’ensemble est clair et correspond tout à fait à ce que l’on peut attendre d’une oeuvre de ce style. A noter aussi dans les points positifs de cet opus, la reprise tout à fait hônnete de “Phantom of the Opera” qui prend une saveur Punk rafraichissante.

En résumé les amateurs de Hard Rock / Punk trouveront quand même leur bonheur avec ce dernier opus de nos amis allemands... le temps de quelques écoutes avant de retrouver Static Age. The Devils You Know n’a pas dans les tripes ce qu’il faut pour durer dans le temps, en revanche il reste un album agréable pour ceux d’entre vous qui veulent retrouver l’énergie des Misfits sur quelques accords avec une production moderne et puissante.

Balin