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Enfin on y est. En tout cas, on s’en approche à grands pas (comme dirait Aragorn). Et avec un certain soulagement, je dois dire. L’arrivée des fêtes c’est, pour beaucoup, l’occasion de faire des bilans et de dresser des constats (plus ou moins farfelus, ridicules ou amusants) sur l’année qui se termine ou sur celle qui va bientôt commencer (ou de se réjouir à la pensée des bons petits plats qui se préparent) mais c’est surtout l’occasion de souffler un peu. Parce que je ne sais pas pour vous mais le semestre/les mois précédent(s) a/ont toujours été bien occupé(s) et rempli(s), et en 2012 plus que jamais. Mais si je vous raconte tout ça c’est parce que cette année, la seule perspective des fêtes carillonnées n’a pas réussi, à elle seule, à me faire tenir le coup jusqu’aux vacances. Cette fois-ci, j’ai reçu de l’extérieur un peu d’aide pour faire défiler le temps plus vite. Ce support inattendu, mais bienvenu, s’appelle The Dreamer’s Hideaway et c’est le dernier album de Klone.  Sorti en octobre de cette année, The Dreamer’s Hideaway est le quatrième album du groupe originaire de Poitiers. En 2011, Klone nous avait mis l’eau à la bouche avec un court EP (chroniqué dans nos pages) qui laissait entrevoir que les jours fastes entamés avec Black Days (lui aussi chroniqué) en 2010 étaient toujours d’actualité et que les six musiciens avaient un talent plus que certain pour composer des morceaux riches et forts. On retrouve donc un album raffiné qui, sans être intimiste puisqu’il est souvent rugueux et énergique, sait parfaitement construire ses atmosphères particulières et travaillées.  Klone commence son album sur les chapeaux de roue avec un morceau qui annonce tout de suite la couleur. « Rocket Smoke » met non seulement en avant l’envoutante et rappeuse voix de Yann Ligner, elle est aussi le prélude à l’ambiance de l’opus et le symbole des chansons qui vont suivre. Servi par un refrain puissant et porteur et une mélodie diablement efficace, « Rocket Smoke » est un des moments majeurs de The Dreamer’s Hideaway. Entre les lignes de chant et les instruments savoureux, on ne sait où donner de la tête et on devient vite accro. A ne rater sous aucun prétexte !  Le plus beau dans tout ça c’est que Klone ne s’arrête pas en si bon chemin. Mieux, le sextuor enchaîne les titres réussis. « The Dreamer’s Hideaway » et « The Siren’s Song » sont des morceaux captivants, toujours très aériens. Cette légèreté, que Klone semble affectionner, est la plus grande qualité de The Dreamer’s Hideaway. Elle confère au disque une aura séduisante et aide aussi le groupe à se démarquer. Cependant, elle évite aussi que les petites longueurs qui apparaissent vers la fin de l’album ne soient trop pesantes et ne gâchent l’écoute.  Certains morceaux sont peut-être de trop et pourraient apparaître comme étant redondants. Les musiciens, parce qu’ils ont privilégié des rythmes similaires pour garder un album cohérent et structuré, n’ont pas su préserver intact l’effet de la nouveauté du début à la fin de The Dreamer’s Hideaway. On pourrait presque se passer par exemple de « The Worst Is Over » et « A Finger Snaps » mais Klone parvient tout de même à trouver le bon riff, la bonne harmonie au bon moment pour accrocher l’auditeur et ne plus le lâcher. Et puis quand on a sur l’opus un morceau comme « Corridors », il est bien difficile de ne pas se laisser happer par la curiosité.  « Corridors » est donc un titre massif qui reste en tête facilement. S’il semble sans prétention au premier abord, il faut se méfier de sa cadence mesurée et des guitares affutées. Le timbre de Yann Ligner fait une nouvelle fois des merveilles et assure à « Corridors » une place parmi ce que The Dreamer’s Hideaway a de meilleur à proposer. Le chant très rocailleux et sûr de lui soulève le disque et les musiciens et les aide à donner une impression d’accord parfait.  « Stratum », « Into The Void » et « Rising » sont autant de preuves que Klone sait se défendre et proposer des chansons à la fois complexes et soutenues ; mais qui restent en même temps un peu vaporeuses et énigmatiques comme si, peu importe le nombre de fois qu’on écoutera l’album, il restera toujours une part d’inconnu qu’on n’arrivera jamais tout à fait à dompter et à appréhender. Et c’est aussi cela qui aide à façonner l’âme de The Dreamer’s Hideaway et qui fait partie de la beauté de la musique.  Quelques petites longueurs ralentissent le quatrième album des français et alourdissent parfois un peu l’ensemble. Mais l’essentiel est ailleurs. Rempli de petites pépites qui se laissent savourer avec le temps, The Dreamer’s Hideaway saura séduire tous azimuts avec ses titres tantôt énervés, tantôt plus posés. Car Klone a su toujours imposer cette patte si originale, subtile et piquante à la fois, qui donne à cet album une saveur fraîche et entêtante et qui déclenche à coups sûrs l’envie d’en reprendre toujours un peu plus. Et un peu plus. Et un peu plus. Et encore un peu plus…  Nola

0 Comments 21 décembre 2012
Whysy

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