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Quand cet album est passé dans la rédaction, on en a entendu parler ! Pour sûr, avec un album intitulé The Legacy Of Gaia, notre responsable en a eu le kiki tout dur. Sog (Spirit Of Gaia pour les nouveaux arrivant qui ne comprendraient pas...) a eu son coup de coeur, mais on sait tous qu’il craque un peu pour tout et n’importe quoi. C’est un amateur de musique, mais je tenais vraiment à prendre du recul et mettre un avis plus émargé sur cette dernière sortie. En effet, The Legacy Of Gaia est en fait le debut album d’un groupe ukrainien qui a commencé son histoire en 2009. Le combo venu de l’Europe de l’Est s’est trouvé un nom tiré du latin puisque Dimicandum signifie « combattre ». Et si le groupe proclame son intention de faire une rixe, il est certain que l’album tire sur plusieurs fronts à la fois.

À l’instar d’un Mercenary ou d’un Amaranthe, les Ukrainiens développent un power métal sacrément profond dans les lignes de basses et délivrent des variations multiples en matière musicale. La structure se déploie autour d’un axe principal rudement mené à la guitare pour poser une structure rigide qui permettra de servir de support à tous les ornements prévus par les musiciens. Ainsi avec le premier morceau, on aura une démonstration de style avec un heavy métal aux allures thrashisées avec des shreds poussés pas les guitaristes. Ensuite au niveau vocal, la vérification est immédiate avec le passage du chant clair au chant dissonant, c’est cet élément qui m’a fait penser aux ambiances d’Amaranthe (avec le côté féminin en moins). « The Legacy Of Gaia » plante donc la musique sur un décor qui ne sera pas du tout la tendance pratiquée tout le long de l’album.

En effet, l’usage du chant growlé est très disparate car si on l’entend aisément sur le titre éponyme, on ne le reverra pas manière aussi systématique. Sur « Sumerian’s Warning » ou « When The Sun Burns Out » on aura à nouveau la visite des growls mais surtout ce qui frappe sur ces morceaux c’est le chant clair. Principale dominante de cet opus, Roman Semenchuk développe des vocalises admirablement maitrisées et son timbre ressemble à celui de James Hetfield dans les années 80, mais tout en conservant une puissance assez stupéfiante. Ce qui finalement prédomine et ce qu’on retient c’est cette qualité quasi régulière, oui j’ai bien dit « quasi » parce que même si le chant reste juste on a parfois l’impression de se faire endormir et « Give Me A Name » en est un exemple parfait. Le micro a tendance à perdre en intensité et sombre partiellement dans la décrépitude.

Outre l’aspect chanté, on sera servi avec des mélodies rocambolesques que cela soit avec « Indigo Child » par exemple ou « Bring Me Down To Atlantis », la structure mélodique se fortifie à coup de riffs de guitares bien cinglants et/ou de leads énergiques. Les guitaristes parviennent sans mal à soulever le flux musical pour la rigidifier au-dessus d’un marasme musical d’ennui. Il est certain que même si le niveau de chant semble assez inégal, les vibrations sont telles que les Ukrainiens réussissent à pimenter leur album et emportent aisément l’auditeur dans leurs pérégrinations. La musique de Dimicandum emprunte des ambiances dans différents horizons de courants musicaux sans pour autant rendre le contenu aussi labyrinthique. Dans ce dédale d’orchestrations, nous pourrons dissiper le brouillard de l'homogénéité, qui pourrait devenir étouffante, grâce à ces diverses incursions telles que l’aspect extrême grâce aux harsh vocals, le côté plus romantique sur la ballade « At The Gates Of Ishtar » et les autres fioritures et parures en tout genre.

Le combo a pris partie de déverser des effluves musicaux résonnant au diapason du power métal, néanmoins on ne pourra pas taire le fait que les titres osent s’éloigner de cet axe principal. La teinte gothique prend forme avec certains refrains comme sur « Indigo Child », le côté dark métal assombrit la piste « Bring Me Down To My Atlantis » de son voile à la fois velouté et épais. De ce fait, la chanson virevolte adroitement entre le charme d’un chant séduisant et la rythmique plus syncopée sur le refrain entraine la chanson dans les profondeurs d’un style plus cryptique. Il est vrai que The Legacy Of Gaia n’aura de cesse de surprendre cependant, les mélodies bien qu’elles soient agréables, n’auront pas autant d’impact. En effet, j’ai trouvé les chansons sympathiques, mais elles ne laissent pas vraiment de trace en mémoire. Est-ce dû à ces différents contrastes qui érigent l’album sur un terrain instable ? Non, je ne pense pas, je dirais que c’est la fadeur mélodique qui ronge simplement cette assise pourtant remplie de bonne volonté. On ne peut rien y faire la musique de Dimicantum est très lisse et après de nombreuses écoutes, l’effet demeure peu changé... Ça manque d’accroche au final. Peut-être un travail plus soigné sur les détails aurait apporté cette apparition magique qui reste encore trop abstraite. The Legacy Of Gaia se constitue tout de même en tant que bon album, très intéressant de par son approche même s’il se démontre trop sec par moment.

0 Comments 19 janvier 2013
Whysy

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