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Hard-Rock disco / Nuclear Blast / Juin 2018

Note : ✈✈✈🏳/✈✈✈✈✈

Il y a plus de treize ans, Peter Tägtgren nous chantait "Trop n'était jamais assez".
Sommes-nous d'éternels insatisfaits ?
En sommes-nous à un point où rien ne suffit ? Est-ce de l’égoïsme ou la quête d'un idéal inatteignable ?
Le principe d'une chimère n'est-il pas qu'elle soit poursuivie en vain ?

C'est dans cette optique, ou certainement sans le savoir, qu'après avoir exploré toutes les contrées imaginables, de la Sibérie au fin fond de l'espace en passant par les océans, The Night Flight Orchestra a décidé que finalement le monde ne suffisait pas puis les mecs se sont mis un James Bond en fumant un cigare et on n'a plus jamais entendu parler d'eux.

Mais non, c'est pas vrai, fariboles ! Ils en ont fait un album et voilà ce "Sometimes the World Ain't Enough" qui nous arrive sur les bras. Ou dans les oreilles, selon votre posologie de préférence.
C'est qu'il est difficile de passer à côté de ce groupe qui se paye le luxe de nous sortir deux albums à un an d’intervalle après un "Amber Galactic" remarquable et sur lequel Nuclear Blast semble vouloir investir, n'ayant pas jugé bon de le faire quelques années plus tôt pour ses deux premières livraisons. Mais tout peut s'oublier et ce super groupe improbable (Sharlee D'Angelo d'Arch Enemy et Mercyful Fate puis Björn Strid et David Andersson de Soilwork pour les plus notables) est près à conquérir la galaxie avec son donc quatrième album.

Et si vous avez pris la navette spatiale en retard, avec NFO (oui, on s'appelle déjà par notre petit nom), oubliez toute violence ou trace de métal en tout genre. Rock à l'ancienne saupoudré de funk et disco, le tout avec un son bien puissant et moderne, voilà la recette du groupe que l'on n'avait pas trop vu venir et qui se dévoile comme terriblement attachant et addictif.

Mais pour en revenir à l'album qui nous intéresse dès à présent, nous voilà avec peu ou prou (le jeu de mots avec proue sera pour le prochain Alestorm, ne vous inquiétez pas) la petite sœur de l'album précédent. Battre le fer tant qu'il est chaud semble avoir été la consigne, ce qui explique le manque d'effet de surprise qui pourra frapper les connaisseurs du groupe habitués à constater une légère évolution d'album en album. Au programme, les même mélodies, envolées de clavier, percées aigües et autres chœurs féminins.

Et c'est peut-être ce qui fait le plus de tort au petit dernier. On ne pourra pas s'empêcher de se dire qu'il est comme l'autre mais en moins bien.
Alors bien entendu, le convoi interstellaire amène son lot de comètes imparables. Que ce soit l'imparable "Turn to Miami", le terriblement dansant "Barcelona", l'opener évident rentre-dedans "This Time" ou le long et tortueux "The Last of the Independant Romantics", on reste dans le très qualitatif à l'écriture soignée et à la science certaine de l'efficacité non putassière.
Et comment passer à côté de "Pretty Thing Closing In", certainement la curiosité de l'album. Porté par une douce rythmique funk et son groove, voici le morceau qui s'il était une personne vous susurrerait des avances peu sages à l'oreille tout en vous enivrant de son parfum à la pèche.

En revanche, le sentiment d'avoir affaire à du sympa sans plus se fait tenace. Non, "Paralysed", "Winged and Serpentine" et "Can't be That Bad" ne sont pas de mauvais morceaux mais semblent un peu inoffensifs. Et que dire de "Lovers in the Rain" ou "Speedwagon", les morceaux triple cheese (ou glucose pour les vegan) de l'album qui feront plus de mal à vos artères qu'à vos tympans. Bien sûr, tout est une question de sensibilité et probablement qu'une frange non négligeable de personnes goûtera d'avantage aux ogives sucrées de cet album que les compositions plus alambiquées et "progressives" des voyages précédents.

Mais voilà, sans rentrer dans les terres éternelles du débat sur l'objectivité et la subjectivité, flotte un air trop marqué de "Reload" et d'album complété un peu trop vite. Difficile de cibler un mauvais morceau mais en revanche remarquer le non remarquable permet de saisir la perte de densité qu'accuse ce "Sometimes" par rapport à son prédécesseur. Que voulez-vous, quand on passe son temps à séduire les créatures de l'espace, on finit par manquer de jus et de passion. Et si le monde était déjà bien suffisant ?

L'album dans une coquille de noix :

0 Comments 28 décembre 2018
Spade

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