Vous recherchez quelque chose ?

Peut-être ne connaissez-vous pas Pictured, le groupe de death /thrash originaire de Quimper. Il n’y a rien d’honteux là-dedans, rassurez-vous. Car, malgré deux démos/EPs sortis en 2008 et 2010, le groupe français débute tout juste sa carrière sous le nom de Pictured. Tout premier full length du combo, The Strand of Time promet son lot de titres puissants et brutaux, tout en gardant un aspect mélodique qui  enveloppe le tout en finesse.  Un ensemble détonnant, sans nul doute, que les fervents adorateurs de metal extrême ne devraient pas laisser de côté ! Revenons un peu en arrière, toutefois, pour présenter ce premier opus dans les règles. Et ne pas mettre la charrue avant les bœufs en quelque sorte. Détricotons ensemble The Stand of Time.

Les bretons ont produit leur disque au célébrissime Drudenhaus Studio (qu’on ne présente plus), d’où était déjà sorti The Dwelling en 2010, avec l’aide de Neb Xort (Anorexia Nervosa). Le moins que l’on puisse dire est que cette collaboration est une excellente idée puisque The Strand of Time bénéficie d’un son d’une grande qualité qui en ajoute encore à la férocité de la musique. Ce qui aurait desservi beaucoup d’opus (oui les albums de black mais pas que), à savoir une production tirée à quatre épingles, joue ici un rôle d’amplificateur et n’aseptise pas la musique à outrance.

Pictured a composé un album uniforme, notamment dans la longueur de ses morceaux qui reste comprise pour la plupart entre 4 et 5 minutes. Mais il a aussi su trouver des brèches dans ses mélodies pour proposer différents thèmes, tantôt plus violents, tantôt plus groovy. « Another » commence l’album avec une mélodie bien trouvée qui définie bien les contours de l’album, à la fois hargneux et détaché. « To Hell and Back » est un exemple de titre où le groove prend toute son importance, appuyé par un chant rauque et enragé à souhait. Dans le même genre, et à l’autre bout de l’album, la chanson éponyme conclue l’opus sur une note très mélodique tout en gardant un aspect mordant qui passe notamment par le chant très agressif.

Puisqu’on en parle, le chant est un des points forts de The Strand of Time. Niko Beleg fait des merveilles derrière le micro. Bien sûr, il faut aimer les voix hurlées très agressives. Mais, quand on est un tant soit peu friand de ce genre de chant, il est impossible de ne pas remarquer que le bougre a du talent à revendre. Il ne s’essouffle pas, résultat les morceaux ne s’effritent pas non plus. Par exemple, « Curses » et « Stranger » illustrent parfaitement ce dont le hurleur est capable. Sans en faire des caisses, il parvient à apporter une touche de noirceur supplémentaire.

Ah, j’ai oublié de préciser que le groupe breton faisait partie de l’escadron de choc de la Klonosphere ! Si Pictured se démarque de ses petits camarades klonosphériens, c’est sans doute par son côté plus  « classique » que la plupart des sorties auxquelles le label nous a proposé. Rien de négatif dans ce constat, je vous rassure. Pictured sait ce qu’il fait.  Et même si The Strand of Time ne sonne pas aussi moderne que les autres, le disque impressionne par la qualité de ses compositions.  Pictured s’exprime donc avec une certaine aisance. Et sa propension à trouver  les justes rythmes  participe grandement à l’impression de maîtrise qui se dégage de ce debut album. The Strand of Time aurait pu aussi bien être un 3ème ou 4ème album qu’on y aurait cru tout pareil.

« The Howling Forest » propose ainsi une ambiance bien marquée, plus aérienne, surtout au début du morceau, sans toutefois renoncer à l’aspect brutal cher au groupe. « Curses » présente toutes les qualités qu’un morceau de death mélodique de qualité avec son riff intermédiaire très rentre-dedans.  Les musiciens appliquent la même recette dans  « The Dwelling » dont le rythme va crescendo pour mieux surprendre. Assurément, un des meilleurs passages de l’album.   Durant le temps de jeu qui lui est imparti pour convaincre son auditoire, Pictured a decidé de mettre  son sens des mélodies au service du jeu des guitares qui prennent beaucoup d’importance dans The Strand of Time. Ainsi « Black Bile » regorge de cette énergie libératrice.  

The Strand of Time alterne entre les morceaux de death mélodique traditionnels et des titres plus thrashy. Au final, l’auditeur apprécie les changements et l’album évite le côté soporifique des opus qui tournent trop en rond. Il manque peut-être un peu de fraicheur dans la musique de Pictured, ou alors il faudrait qu’une des chansons sortent complètement du lot en tant que hit interplanétaire pour que l’album monte d’un cran dans la barre de notation. Mais ce n’est que peccadilles parce que l’essentiel est là. Pictured  a composé un album bien ficelé, bien pensé et ancré sur des bases solides comme le metal dont il est fait. Il n’est pas encore trop tard pour raccrocher le fil, The Strand of Time n’attend que vous !

Nola

0 Comments 17 juin 2012
Whysy

Whysy

Read more posts by this author.

 
Comments powered by Disqus