Battleroar en est déjà à son troisième album et vient de frapper un grand coup avec ce To Death and Beyond qui remet au goût du jour le Heavy Metal à tendance épique cher à Manilla Road.
Formé en l’an 2000, le quintette grec a depuis écumé la scène surtout en Allemagne avec notamment des apparitions au Keep it True Festival qui mélange allégrement les vieilles gloires des années 80 (Attacker/Manilla Road…) aux jeunes loups du True Metal (Cauldron/Ironsword).
Et s’il est clair que ce groupe n’a pas inventé l’eau froide, de son patronyme plus cliché tu meurs (on ne compte plus les groupes nommés Battleaxe, Battlerage…j’en passe et des meilleurs) à la pochette illustrant des combats sanglants (comme sur le premier album du groupe Omen nommé BattleCry), tout ici pourrait donc être sujet à la controverse, voire à la moquerie. Et pourtant le groupe s’en sort avec les honneurs grâce à une conviction sans faille envers son style de prédilection.
Porté sur les titres Heavy où la puissance remplace la rapidité, Battleroar a composé 9 titres (plus une reprise de Manilla Road sur la version Digipack) qui va ravir les amateurs de morceaux épiques et entrainants.
De The Wrathforge et son introduction digne de Conan le Barbare qui vous invite à une cavalcade effrénée durant 8 minutes en passant par un DragonHelm plus posé mais toujours aussi entrainant c’est un peu comme si Battleroar s’était mis à jouer les apprentis sorciers. Et le résultat de ces expérimentations n‘est pas loin de remporter tous les suffrages : le groupe s'approprie avec brio un style maintes fois utilisé et même usé jusqu’à la corde pour un résultat vraiment époustouflant.
Le groupe n’hésite pas également à sortir des sentiers battus en utilisant avec parcimonie des violons sur Finis Mundi par exemple.
Metal from Hellas revient à une forme plus traditionnelle qui doit tout autant à Iron Maiden qu’à Savatage. Le chant est ici appuyé par des chœurs guerriers assez réussis et par des guitares efficaces.
Les titres suivants sont dans la même veine : ainsi Death before Disgace qui après un début assez calme le morceau s’emballe légèrement avant de reprendre son rythme de croisière.
Mention spéciale toutefois à Ocean of Pain et ses 10 minutes de pur bonheur. Ce morceau débute de façon assez banale avec un riff massif et entrainant avant que des violons mélancoliques ne prennent le relais pour ensuite se terminer sur un très bon solo de guitares. Si je devais me risquer à une comparaison je ferais un parallèle avec The Rime of the Ancient Mariner de Maiden sur l’album Powerslave. Même ambiance poisseuse, même structure pour un résultat réussi.
Born in the 70’S est le seul titre un tant soit peu rapide de cet album avec un refrain fait pour être retenu, des riffs efficaces et un chant toujours aussi lyrique. C’est d’ailleurs le petit défaut de cet album, à trop vouloir singer Bruce Dickinson le chanteur va trop souvent à la faute.
Mais cette petite imperfection n’est en aucun cas un frein à l’écoute de ce nouvel opus qui se permet une production de choix avec un son clair et puissant.
To Death and Beyond se conclut par deux titres encore une fois épiques et surtout par une reprise magistrale de Manilla Road (Morbid Tabernacle/Isle of the Dead) qui était déjà présente sur le tribute consacré au groupe américain édité en 2007 par Solemnity Music.
En conclusion, Battleroar enfonce le clou avec ce nouvel album que les amateurs de Heavy épique apprécieront à sa juste valeur.
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