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Solisia, c'est italien. Solisia, c'est à chanteuse. Solisia, ça a un nom qui termine par la lettre «a», comme Epica, Sirenia, Katra, Godyva, Krypteria ou Akphaezya. Et leur second album il s'appelle «Universeasons». La pochette est jolie.

Voilà c'était la présentation toute simple. On va pouvoir faire la chronique :

La musique de Solisia est assez propre, notamment grâce à une production du tonnerre qui aide chaque instrument à trouver sa place. Et dans quel registre on évolue, aujourd'hui ? Disons que ce sera du heavy mélodique avec des claviers qui font quelques mélodies vaguement prog, le tout sur quelques bases parfois power ? Oui, on peut dire ça comme ça. En fait, on pensera de temps en temps à du Delain, notamment par les tempos ou le côté easy-listening de l'objet. Mais bien que «We Are the Others» est un bon disque et que les trans-alpins n'ont pas la même réputation que les néerlandais, je clame haut et fort que Solisia, c'est mieux. Pourquoi ? Pourquoi dire cela au risque d'avoir le droit à la colère des fans ? Parce quuuuueeeee …

Le propos est varié, intelligent et soigneusement construit. On fait du facile oui, mais avec classe s'il vous plaît. En gros, on évite les doses de clavier dégoulinant pour se concentrer en majorité sur la sainte guitare qui déverse quelques riffs adroits et solides afin de montrer qu'on fait bien du metal et pas du pop / rock à midinettes. Autant dire que pour un combo du genre, Solisia aime faire dans le puissant et ils ont bien raison : ça rend «The Guns Fall Silent» encore plus accrocheuse. Il est plaisant de constater que cet instrument, souvent au service de la musique mais un peu trop camouflé quand on évoque le sympho / heavy / popisant à chanteuse, est ici un acteur principal de la pièce. Et vu que Gianluca Quinto n'est pas un manchot, l'homme nous offre en plus des riffs qui, en plus d'être d'une efficacité certaine, sont variés et ne tombent pas dans la répétitivité, bien que les structures développées gardent quelques similarités.

Mais c'est même pas redondant, ce qui aide même à apprécier les deux ballades ! Hé oui, on aime ça parfois la douceur et Solisia, eux, ils vous ont compris ! «Betrayed by Faith» et «I Loose Myself» permettent au chant (féminin, c'est bien, vous avez tout pigé) de s'exprimer et se mettre à nu grâce à un accompagnement souvent épuré. On préférera tout de même «I Loose Myself», un poil plus touchante, grâce à son joli violon qui accentue l'ambiance sans tomber dans le kitsch. Des ballades qui fonctionnent, c'est pas tous les jours qu'on y a le droit alors fêtons ça dignement ! Quoi … comment ? Ah oui, le combo nous offre quand même un raté, un morceau tout moche qu'on zappera tout de suite tellement les couplets sont mal foutus : «Mind Killer», qui ne tardera pas à nous achever avec son … son … son phrasé rnb. Voilà, c'est lâché. Heureusement c'est le seul titre qui ne marquera pas les esprits. Enfin si il va les marquer. Parce que c'est laid, justement. Vous saisissez ? Bien !

Même si ce n'est pas original, la musique de Solisia développe une tendance accrocheuse qui fait mouche : les refrains de l'éponyme «Universeasons» mais aussi de «The Guns Fall Silent», d'«All I Want» ou encore de «The Queen's Crown» font mouche tout de suite sans se ''comprendre'' directement : on se plaît ainsi à réécouter la piste, pour y découvrir quelque chose de nouveau à chaque fois. Elie Syrelia n'y est pas pour rien. Nouvellement recrutée, la chanteuse italienne fait des étincelles : quelle voix ! Un chant grave, chaud, teinté de blues, qui pour le coup se veut peu commun. Là où beaucoup préfèrent les voix angéliques, la formation opte pour un opposé sur ce chant qui évolue en grande majorité dans les graves et se risque bien moins qu'à l'accoutumée dans les aigus. Et ça, c'est plaisant : entendre une voix qui n'est ni passe-partout, ni maîtrisé qu'à moitié est déjà un signe que Solisia ne se fout pas de la gueule du monde. Question timbre, penchez plutôt vers la frontwoman d'Autumn, pour situer un peu le registre d'Elie. Toujours juste et avec un excellent placement au niveau de la mélodie, la jeune femme démontre qu'elle a réellement les capacités pour s'imposer parmi les figures de proue, à des kilomètres des chanteuses fades qu'on se coltine chez The Murder of My Sweet, Whyzdom, ou All Ends.

«Universeasons» est un album fort convaincant qui démontre le talent et la maturité des italiens de Solisia. Même en évoluant dans des chemins balisés, il est possible d'avoir quelques bonnes surprises : gageons que ce disque n'est pas qu'une œuvre intéressante avant de tomber dans les clichés mais bien le début d'une belle carrière qui s'ouvre à eux !

0 Comments 29 décembre 2012
Whysy

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