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Therion, groupe suédois formé en 1987, est l’un de ces combos qui force l’admiration par sa capacité à toujours se renouveler, à briller quelque soit l’expérimentation dans laquelle il se lance. Rares sont les groupes qui ont connu de telles évolutions de style tout en sachant conserver ses fans et son statut culte. Car en effet, qui aurait parié en 1987, que le jeune, sinistre et minuscule Therion (nom qui désigne « Satan » en grec ancien) allait devenir, une dizaine d’années plus tard, l’une des figures de proue de ce style mélodique et grandiose que l’on nomme Metal symphonique ?


Mais si la transition a été si bien gérée par le public, c’est qu’elle s’est faite en douceur, progressivement. Déjà, les thèmes des morceaux n’ont jamais réellement changé. Le guitariste créateur du combo et chanteur à ses débuts, le grand Christofer Johnson, a toujours éprouvé cette fascination pour les mythologies et les cultures ancestrales de tous les pays du globe. En plus, partis d’un death metal déjà élaboré à ses débuts, le groupe a su, à partir de « Leppaca Kliffoth » et surtout avec le surprenant « Theli » (qui avait vraiment surpris tout le monde à l’époque, et qui reste aujourd’hui considéré comme le chef d’œuvre de Therion), se réinventer totalement, délaisser les rythmiques acérées au profit d’arrangements fastueux et surtout de chœurs grandioses.

« Vovin », sorti en 1998, est également l’un des piliers de la longue carrière du groupe. « Theli » a servi de clé de voûte, « Vovin » est donc l’affirmation de Therion dans son nouveau genre. La mue étant parfaitement achevée, on ne peut que se pâmer d’admiration devant tant de savoir-faire et de maturité, qui montrent un groupe déjà au sommet de son art, parfaitement accompli. Car il faut savoir que si Therion fait du Metal symphonique, il ne le fait pas comme tout le monde, loin de là. Ce qui surprend et parfois même rebute aux premières écoutes (cela a longtemps été mon cas) est que le chant est pour ainsi dire uniquement accompli par des chœurs.

Si quelques solos masculins ou féminins se manifestent pour aérer l’ensemble (comme la belle voix heavy de « The wild hunt » ou la douce soprano de « Eye of Shiva »), l’ensemble apparaît particulièrement dense, et aussi très original et novateur. Car ces fameux chœurs sont absolument grandioses, drapant l’album de mystique et de majesté. Tout est réuni pour faire de cet album en must : des riffs puissants et accrocheurs, une rythmique efficace, des solos tout simplement ébouriffants (« Eye of Shiva »), des ambiances soignées (« Clavicula Nox ») et bien sûr, des chœurs et des parties symphoniques irrésistibles !

De plus, cet album, le plus accessible de Therion (que l’on peut faire écouter à des non métalleux sans grande difficulté), contient aussi quelques uns des plus grands hymnes de l’entité suédoise. Les trois premiers titres sont des chef d’œuvres, depuis l’introduction et le riff magnifique de « Rise of Sodom and Gomorrah », jusqu’au tempo plus enlevé et à l’atmosphère plus sombre de « Wine of Aluqah » en passant par l’inoubliable refrain de « Birth of Venus Illegitima ». Ce n’est pas pour rien si on les retrouve lors de l’essentiel de leurs concerts…


Très varié (proposant un véritable tour du monde culturel), très accrocheur mais jamais lassant, « Vovin » permet à Christopher Johnson de laisser libre cours à son incroyable inspiration pour livrer ce qui reste, selon moi, son meilleur album à ce jour. Contrairement à beaucoup, je ne m’extasie pas devant le final de la « Draconian trilogy » qui conclut l’album et que je trouve moins prenante et évocatrice que les 8 titres qui l’ont précédée. M’enfin, cela n’empêche pas que « Vovin » reste un excellent album, probablement la plus belle porte d’accès vers l’univers à la fois onirique et puissant de Therion.


Gounouman

0 Comments 13 juillet 2007
Whysy

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