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"C'est pas dans le gouda qu'on fait les meilleures soupes sans casser d'omelettes."
[right][Claude-Emile un soir de beuverie.][/right]

Alors oui, Claude-Emile il a tendance à raconter un peu de la merde. Faut pas lui en vouloir, il gagne chaque jour son poids en pastis. Et Claude-Emile, il aime pas gâcher. Mais quand même, dans sa transe alcoolisée, Claude-Emile soulève un point important : en effet, difficile de faire de la bonne soupe avec du gouda, alors imaginez une seconde si en plus on ne casse pas d'omelette.

Tout ça pour vous dire que le nouveau Delain est sorti. Oui Delain, vous savez, le groupe initialement all star project qui a décidé de voler de ses propres ailes. Oui, le groupe qui affiche un line-up différent par album. Oui, le groupe de Martijn Westerholt, l'ancien "Within Temptation" et la jeune Charlotte Wessels. Hein ? Oui oui, la jolie rousse, c'est ça, bon au moins maintenant vous savez de quoi on parle. Bref trois ans après un sympathique mais perfectible "April Rain" qui m'aura donné quelques frayeurs lors des recherches d'images Google (avis aux enfants qui nous lisent, laissez TOUJOURS le safe search activé sinon panpan cucul !) les voilà de retour avec un "We Are the Others" à l'artwork intriguant et bien plus original que "April Rain Wouhouh prends-nous en photo quand ya du vent !". Ils nous avaient alors laissés avec un opus montrant une certaine identité propre mais un résultat un peu trop gentillet et s’essoufflant rapidement. Armés de nouveaux guitariste et bassiste, que vient-donc nous proposer Delain en 2012 ?

Et bien du Delain. Comprenez par là que le groupe est identifiable en mille, s'en tient toujours au son assez particulier qu'il a trouvé avec ces orchestrations massives mais discrètes et la voix relativement unique de Wessels qui chante il faut le dire merveilleusement bien. En somme, du heavy à chanteuse vaguement symphonique. A ce titre, beaucoup de personnes qui crachaient sur le groupe ne risquent pas forcément de changer leur fusil d'épaule car pour ainsi dire tout ce qui fait Delain est présent sur cet album : douces mélodies, jeu de guitare purement rythmique (riff ? cékoiça ?), accessibilité de mise, morceaux relativement courts et structures simples et directes. Prenez en exemple Are You Done With Me, Not Enough (très April Rain dans l'âme) ou bien Hit me With Your Best Shot, morceaux sans grande surprise et vous voilà en terrain connu. Seulement ces morceaux semblent un peu prémâchés et manquent d'étincelle. Car, toute bonne qu'est leur recette, Delain sait que sa simplicité va rapidement lasser et qu'il faut donc apprendre à conserver ses acquis tout en faisant un pas en avant.

Et ce pas en avant s'illustre par quelques morceaux au son de guitare plus costaud et aux rythmes plus agressifs. HEIN ? QUOI ? J'attendais pas l'inquisition espagnole mais alors ça encore moins ! Agressif vous dites ? FOUTAISES ! Et oui ben non. Enfin, pas vraiment. Delain n'est pas devenu un tribute band à "Nasum" (et pourtant ils devraient) mais a décidé de moderniser quelque peu son propos et de gonfler les biceps. Rien que l'opener Mother Machine saura vous convaincre. On avait rarement entendu Delain jouer aussi vite hein ? Et le refrain il claque bien comme il faut non ? Hein bon, allez, on continue. Avec Electricity, Delain se la joue heavy avec classe et toujours sa science du refrain qui fait mouche tandis que sur We Are the Others les claviers tout mignons sont de sortie pour un morceau qui fonctionne bien même si il pue la facilité. Au rayon des morceaux suivant cet esprit MALÉFIQUE, on retrouve par contre un joli plantage, Where is the Blood, improbable duo avec Burton C. Bell de "Fear Factory" et le pire refrain de l'année : "IF! I! HURT! YOU! SO! MUCH! wérzeblauuuud werzeblaaaaaaaaaaad!!!".

Heureusement qu'à côté de ça, Milk & Honey redresse le niveau et que le single Get the Devil Out of Me renverse tout sur son passage en venant se poser comme un des meilleurs morceaux de la galette. Et au final, on pardonnera volontiers les deux "non c'est pas vrai on n'a pas pompé Nightwish" Generation Me et Babylon (aux paroles bien nazes soit dit en passant) ou encore la ballade niaise I Want You (tout un programme) car Delain a quand même fourni un effort pour éviter de pédaler sur place.

En définitive, Delain ne s'est pas trahi et saura aisément contenter ses fans avec cet album. Cela dit, le groupe affirme de plus en plus son identité et s'est payé le luxe de "durcir" le ton, histoire de laisser entrevoir encore de nouveaux changements pour la suite. Un album en moyenne plutôt réussi bien qu'inégal et se ramassant plutôt la gueule après quatre morceaux tonitruants pour ne se réveiller vraiment que vers la fin. Ce n'est pas aujourd'hui que Delain accouchera d'un chef d’œuvre mais la formation plante sûrement ses graines et attend que tout cela veuille bien pousser. Car comme dit l'adage, "qui sème du Freedent récolte de l'omelette".




0 Comments 08 septembre 2012
Whysy

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