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Andréa de Stephanis a tout d’un homme normal, un honnête contribuable italien apprécié de ses voisins et qui mange des spaghettis tous les midis. Mais ce que ses voisins ne savent pas, c’est qu’il mène en secret une double vie dédiée au Heavy Metal sous le nom de Wild Steel. Dégénérescence à l’italienne d’un super héros Marvel, il dissimule son identité derrière ce pseudonyme tout comme son visage derrière un masque blanc. Chanteur de Shadow Of Steel et Soulblaze, apparu en guest avec Athlantis et Odyssea, il fait maintenant partie du milieu du Métal italien. Et comme tout artiste qui veut se faire un nom dans le milieu, il sort lui aussi son projet solo. Guitares assurées par Pier Gonella (Athlantis, Labyrinth, Necrodeath, Odyssea), batterie martelée par Frank Andiver (Anger, Oracle Sun, Wonderland, Shadows of Steel), et pochette signée par un mauvais dessinateur, voici le propre sceau de Wild Steel.

Personne n’en doutait, c’est musicalement dans la même veine que ce qu’il a toujours fait, avec une bonne grosse dose de claviers et des mélodies aussi ondulantes que les poils de son torse fièrement exhibé. Notre homme masqué complète évidemment le tout par de régulières montées de chant dans les aiguës, sans oublier les inflexions de voix conformes à la norme italienne. Il me rappelle Fabio Lione du temps où il chantait chez Labyrinth ou Vision Divine.

Seules semi-surprises, deux ballades acoustiques sur lesquelles Wild Steel tente d’apporter une ampleur lyrique qu’il n’atteint qu’en rêve. Il s’entête à maintenir un chant haut perché bien trop lisse pour toucher nos cordes sensibles, et la seule guitare acoustique ne suffit pas à masquer ses pertes de contrôle. Wild Steel, dans ce type de registre émotionnel, évolue sur un terrain trop glissant pour lui. Certains diront que c’est normal pour un gars originaire de Savone, d’autres soutiendront que c’est justement ce côté grand-guignol qui fait le charme des chanteurs italiens. C’est quand même vraiment limite.

Heureusement, un autre titre lent, echoes of the past, rattrape admirablement le coup. Wild Steel donne les premières notes mélancoliques avant de s’effacer ; puis piano, guitare acoustique, basse, clavier, se mêlent tout en émotion. Les larmes se déverseront finalement de l’instrument de Pier Gonella, délivrant une complainte guitaristique qui conclut un titre d’une grande beauté.

Mais attention, si ce son de guitare qui sature dans les aiguës s’avère adapté à ce titre émotif, il frise le mauvais goût sur les plus pêchus. J’en veux pour preuve les solos de lord of the sky ou time to come and fly away, qui sonnent presque comme les musiques du premier Tetris sur GameBoy. Autre reproche sur le jeu de guitare, ça manque carrément de solos transcendants, les seuls valant le détour se trouvent sur nowhere to run et new reality, ça fait maigre.

À propos parlons-en de ce new reality, je comprends pourquoi le label Underground Symphony l’a choisi pour faire la promo du disque. Il démarre par une intro acoustico-symphonique de grande classe, un surgissement de guitares qui dépotent et une montée d’adrénaline à la basse : le ton est formidablement donné. Et ce titre comporte d’autres sommets, dont un duel basse-guitare surprenant. Les vocalises de Wild Steel, elles aussi, atteignent d’entrée les cimes transalpines. On se dit que le refrain sera le point culminant de cette périlleuse ascension, mais Wild Steel l’aborde sur la retenue, comme pour mieux prolonger le plaisir de l’auditeur en le maintenant en haleine, mais sans franchir le palier de trop.  

Ce très bon titre ne saura cependant dissimuler les écarts de mauvais goût et les titres quelconques. Ce n’est donc pas suffisant pour atteindre les sommets de la scène européenne. Allez, j‘accorde la mention « bien » pour un album qui plaira assurément aux indécrottables de Métal italien. De plus, le packaging contient un second cd avec quatre reprises de Crimson Glory, groupe dont Wild Steel s’est inspiré pour son masque.
[right]Chris[/right]

0 Comments 02 avril 2007
Whysy

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