Alors que certains groupes nés au début des années 80 disparaissent, ou survivent au prix de multiples remaniements de line-up, d’autres affichent une stabilité déconcertante. C’est le cas de King’s X qui depuis sa formation en 1980 nous a offert une quinzaine d’albums studio, c’est donc sans chercher bien loin que l’on comprendra le titre du nouvel album XV.
J’associais le nom de King’s X à celui de Ty Tabor et pensais donc que le groupe pratiquait un rock progressif, or il n’en est rien. Détrompez-vous si Ty Tabor, fait bien du prog, ce n’est pas vraiment le cas du trio que forment Ty avec Jerry Gaskill et Doug Pinnick. En effet, on est beaucoup plus dans un registre Heavy Rock, affectionnant les formats courts et directs, oscillant entre deux et quatre minutes et où atteindre les cinq minutes devient même exceptionnel.
Vous devez donc vous douter que je découvre le trio américain avec leur dernier album, je serai donc incapable de dire s’il s’agit de leur meilleur album ou non.
Le son est heavy, gras, percutant doté d’une production parfaite et où les riffs résonnent avec force, nous abreuvant du groove si caractéristique des formations old school, témoin d’une époque où le métal et le hard n’hésitaient pas à s’acoquiner avec leur aïeul le blues, j’en veux pour preuve Broke.
Sur cet ensemble, ô combien groovy, ô combien mélodieux, s’appose la voix de Doug Pinnick, une voix grave et massive comme l’on n’en fait peu ou plus. Doug est connu et reconnu dans le milieu, en témoigne l’offre de Deep Purple lui demandant de remplacer Ian Gillan en 1990, ou encore son apparition dans le Falling Into Infinity de Dream Theater. Ce dernier nous fait part de sa verve sur de nombreux titres comme la festive Alright. Doug officie également à la basse, qui ne manquera pas de donner de la voix comme sur la géniale Move qui mêle couplets calmes et riffs furieux sur le refrain.
Le chant est également partagé avec Ty Tabor, le guitariste du trio qui nous offrira quelques compositions pop comme I Just Want To Live où l’on a droit à un passage mélancolique rappelant par l’utilisation d’un effet sur la voix, Porcupine Tree.
Puisque le brave homme excelle dans les ballades, il nous délivre Julie où la guitare vient pleurer sur un fond acoustique très agréable. Le chant s’y fera sensible et la fin de cette chanson avec sera onomatopées et du plus bel effet.
Les compositions avec Ty au chant rendent l’album moins homogène, empêchant ainsi la lassitude de s’installer au gré de la répétition des structures et de la voix de Doug.
Le guitariste nous offrira quelques riffs sonnants du feu de dieu, comme sur la puissante Go Tell Somebody avec chœurs à l’appui. Doug y fait preuve d’un charisme fou, on l’imagine déjà sur scène, pousser ce cri que n’aurait pas renié Ian Gillan vers la deuxième minute et haranguer la foule.
Bien que King’s X ne pratique pas un genre qui soit ma tasse de thé, je ne peux que recommander ce disque qui même s’il reste assez inégal, brille de quelques riffs savoureux et un chant tout particulier. On imagine d’ici l’impact que certaines chansons peuvent avoir en live. Les chansons bluesy n’auront pas toutes su me séduire, No Lie restera dispensable pour moi-même si elle peut être un véritable moment de communion avec le public en live.
Dreamer
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